06-12 août 2014 : incursion dans le Chaco bolivien, sur les traces de deux grands explorateurs français : Alcide d’Orbigny et Jules Crevaux.
06-12 août 2014 : une incursion dans le territoire des amérindiens Wanayek, dans le Chaco bolivien, aux confins de la Bolivie, de l’Argentine et du Paraguay, sur les traces de deux grands explorateurs naturalistes français du 19e siècle, en hommage à leur contribution à la connaissance de l’Amérique du Sud tropicale. Se reporter à l’onglet « Jean-Luc Sanchez » « Hommage aux voyageurs naturalistes ».
Ce voyage, effectué grâce à l’appui d’officiers supérieurs boliviens, a permis de mettre en avant les pathologies locales telle que la Maladie de Chagas, endémique de la région et la problématique des envenimations liées aux morsures de Crotalus durissus et de Bothrops diporus.
Une descente du rio Pilcomayo avait été normalement prévue en décembre 2014 depuis Villamontes (ou plus haut dans les Andes) jusqu’à d’Orbigny, zone frontière avec l’Argentine, dans une zone non accessible aux étrangers. Ce projet n’a pu malheureusement avoir lieu en raison de la réalisation d’un voyage concurrent en Amazonie péruvienne.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Alcide_Dessalines_d’Orbigny
Alcide Charles Victor Marie Dessalines d’Orbigny, né le 6 septembre 1802 à Couëron (Loire-Atlantique), mort le 30 juin 1857 à Pierrefitte-sur-Seine (Seine), est un naturaliste, explorateur, malacologue et paléontologue français, célèbre pour son voyage en Amérique du Sud et ses travaux en paléontologie. Il fait paraître en 1826, dans les Annales de sciences naturelles un travail qui est le fruit de ses observations sur les foraminifères intitulé Tableau méthodique de la classe des Céphalopodes décrivant plusieurs centaines d’espèces nouvelles et qui le fera remarquer dans le monde naturaliste.
Ce travail remarquable attire sur lui l’attention des professeurs du Muséum national d’histoire naturelle et notamment Georges Cuvier (1769-1832)1. En 1825, il se voit confier une mission en Amérique du Sud afin de compléter les connaissances naturalistes de ce continent acquises depuis Alexander Von Humboldt (1769-1859) et Aimé Bonpland (1773-1858) en Amérique équatoriale, ou Auguste de Saint-Hilaire (1779-1853) au Brésil. Le jeune d’Orbigny se passionne depuis longtemps par les récits de voyages comme ceux de Louis Antoine de Bougainville (1729-1811), de James Cook (1728-1779) ou de Nicolas Baudin (1754-1803). La ville de La Rochelle comptait aussi deux voyageurs illustres : John James Audubon (1785-1851) et Aimé Bonpland. Comme les autres naturalistes voyageurs envoyés par le Muséum, il apprend les techniques de naturalisation des spécimens et de la préparation des herbiers. Quelque temps avant de s’embarquer, il rencontre Alexander von Humboldt. Lui et d’autres attirent l’attention de d’Orbigny sur la faiblesse de la somme fournie par le Muséum pour l’expédition : 6 000 francs par an. Il obtient de François Victor Masséna, duc de Rivoli (1799-1863)4 la somme de 3 000 francs par an durant quatre ans.
Le voyage s’effectuera depuis le Brésil, l’Uruguay, jusqu’à l’Argentine, le Chili puis le Pérou et la Bolivie. Il embarque le 30 juin 1826, à bord de la corvette La Meuse : son voyage va durer sept années et sept mois.
Durant son voyage, il va collecter, observer, décrire dans tous les domaines de la zoologie aussi bien en invertébrés qu’en vertébrés, de la botanique, de l’anthropologie et de l’ethnologie. Les formidables collections qu’il rassemble sont expédiées directement au Muséum. Il rapporte ainsi les premiers poissons connus du Chili, des dizaines d’espèces de Crustacés, des centaines d’Oiseaux, des milliers de parts d’herbier… tandis qu’il décrit des centaines d’espèces de mollusques. Tout ce qu’il expédie est envoyé directement au Muséum pour étude et description éventuelle. Il décrira lui-même un grand nombre d’espèces. De très nombreuses espèces lui ont été dédiées comme en botanique, où 54 plantes portent son nom, sans compter le genre Orbignya.
Il embarque, fin 1833, à bord du Philanthrope et débarque en France le 24 janvier 1834.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Jules_Crevaux
Jules Nicolas Crevaux, né le 1er avril 1847 à Lorquin dans l’ancien département de la Meurthe aujourd’hui Moselle, tué en avril 1882 sur les bords du Río Pilcomayo en Argentine, est un médecin militaire français, explorateur de l’Amazonie.
… Mais l’Amazonie, telle une sirène, l’appelle à nouveau et le 6 août 1880 il repart avec le pharmacien de la Marine Eugène Le Janne à Santa-Fé de Bogota, remonte le Rio Magdalena, en Colombie, franchit la cordillère des Andes et redescend en radeau vers l’Orénoque, par le Rio Guaviare ou Guyalero qu’il baptise Rio de Lesseps. Arrivé dans le delta de l’Orénoque, après avoir exploré 3.400 km de fleuve en 161 jours et récolté une ample moisson d’objets de botanique, de zoologie et d’anthropologie, le docteur Crevaux est épuisé et doit se reposer quelque temps parmi les Indiens Gouaraounos. Il rentre en France le 25 mars 1881 et est fait officier de la Légion d’honneur.
Prenant quelques mois de repos, il monte une nouvelle expédition avec l’astronome Billet, le médecin Bayol et le peintre Auguste Ringel ; le but est d’explorer le Rio Pilcomayo qui traverse le Gran Chaco et qui, exploité, servirait de trait d’union entre la Bolivie et l’Argentine. Fin 1881, il embarque pour Buenos Aires. En mars 1882 il arrive à Tarija, en Bolivie, où il doit s’arrêter à cause de l’état de guerre qui règne dans la région. L’équipe alors se sépare, Billet part reconnaître le Tocantins et Crevaux, accompagné de 18 hommes, part rejoindre le Río Pilcomayo. Le 19 avril, il commence la descente de la rivière. Le 27 avril, il est en plein territoire des Indiens Tobas qui, excités par un récent combat contre une autre tribu, le surprennent ainsi que ses compagnons et les font prisonniers. Deux membres de l’escorte parviendront à s’échapper et raconteront que Jules Crevaux avait été tué et mangé, ainsi que deux autres compagnons, par les Tobas. Il venait d’avoir 35 ans…